BAC 2021 : COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS, EN POLLUANT ET EN SE TUANT À LA TÂCHE...

(actualisé le ) par sudeduc974

  • Plus de copies, mais moins de temps pour les corriger.

    Les profs de philo savent enfin à quelle sauce on va les manger cette année. Tous sont convoqués pour la correction du bac, mais, comme leurs collègues de Lettres, d’ailleurs, certains le sont aussi pour le Grand Oral. Ceux-ci ont de la chance : ils n’auront … qu’une centaine de copies à corriger ; les autres, au moins 150. Cerise sur le gâteau, le délai de correction est raccourci par rapport aux précédentes sessions : 10 jours pleins (et encore, amputés d’une demie-journée de « réunion d’entente ») contre 12 en 2017 et 2019, 13 en 2018 : en effet, nous dit-on, cette année, la DEC (division des examens et concours) a besoin de plus de temps que les années précédentes pour préparer les délibérations qui se tiendront le 5 juillet.
    Le message adressé aux collègues de philo est limpide : « vous êtes des machines à évaluer : corrigez vite et beaucoup (et surtout, que vos notes se rangent dans une belle courbe de Gauss, avec une médiane d’au moins 11 !) »

  • La correction dématérialisée : encore une marque de mépris pour nos conditions de travail et notre santé.

    Autre nouveauté : les copies seront « dématérialisées » et corrigées en ligne. Cette correction prolongée devant écran ne s’appuie sur aucune raison valable : en plus d’entraîner une fatigue oculaire et physique médicalement avérée, on peut craindre une surveillance accrue du travail des correcteurs (temps passé lors de la correction, rythme d’avancement, etc.) et un possible dysfonctionnement de la plate-forme hébergeant les copies (sans parler des probables attaques coordonnées de milliers de hackers russes ou nord-coréens !).
    Les correcteurs ont aussi une méthode de correction qui leur est propre et nécessite parfois un tri manuel des copies, par exemple par sujet : l’opération devient compliquée sinon impossible avec les copies numérisées.
    Cette décision est une nouvelle marque de l’obsession du ministère pour le « tout-numérique » au détriment des conditions de travail et de la santé des agents.

  • Une aberration écologique

    La correction dématérialisée soulève un autre problème majeur : nous nous retrouvons face à des injonctions contradictoires de la part de notre institution ; d’une part, nous engager dans la voie du "développement durable" et, d’autre part, développer le plus possible les usages du numérique.
    Si l’on additionne les coûts écologiques de la numérisation, de l’envoi par mail, du téléchargement, de la consultation et du stockage de ces données, sans oublier les coûts dramatiquement élevés de la fabrication et de la rénovation accélérée du matériel (scanners, ordinateurs...), il n’y a pas de doute que la numérisation sera infiniment plus polluante que celle occasionnée par la méthode traditionnelle de correction.

SUD ÉDUCATION appelle les personnels sur le terrain à discuter des modalités d’action qui s’imposent (20/20 à tous les candidats ? rétention des notes le temps d’assurer une véritable correction des copies ? refus de la correction dématérialisée ?) et met à disposition son préavis de grève pour la période du baccalauréat.

BAC 2021 : COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS, EN POLLUANT ET EN SE TUANT À LA TÂCHE...