Déclaration liminaire de SUD ÉDUCATION RÉUNION à la CAPA d’avancement des certifiés (11/02/2019) PPCR : ne cédez pas aux sirènes du carriérisme, refusez la mise en concurrence avec vos collègues, ne vous abaissez pas à contraindre votre liberté pédagogique pour faire plaisir à vos supérieurs.

par sudeduc974

« Diviser pour mieux régner » est décidément la stratégie la plus efficace pour permettre à notre Ministère de parvenir à ses fins. Diviser les personnels en autant de corps et de catégories que possible, multiplier les niveaux de rémunération est encore à ce jour le meilleur moyen de s’assurer la docilité du plus grand nombre. Le PPCR n’échappe pas à cette logique et veut inciter les personnels à se plier aux exigences de la hiérarchie.

S’il semble plutôt logique pour nos supérieurs de perpétuer le sacro-saint mérite pour maintenir les personnels dans une position de dominés, il est impensable en 2019 d’entendre des représentants syndicaux vanter les bienfaits de la méritocratie. D’autres organisations répètent à l’envi à qui veut l’entendre que, sans elles, il n’y aurait jamais eu cette si belle avancée qu’est le PPCR. Mais à bien y regarder, il s’agit d’une victoire à la Pyrrhus, comme une cacahuète qu’on vous jette pour calmer votre appétit. Les personnels sont toujours soumis à l’arbitraire de la hiérarchie et à travail égal, la rémunération d’un enseignant peut varier du simple au triple !

Le message que nous lançons aux collègues est clair : ne cédez pas aux sirènes du carriérisme, refusez la mise en concurrence avec vos collègues, ne vous abaissez pas à contraindre votre liberté pédagogique pour faire plaisir à vos supérieurs. Ignorez les carottes que l’on vous tend au bout du nez !

En ces temps de restrictions budgétaires, à l’heure où les TRMD vont être recalés les uns après les autres et où les chefs d’établissement doivent décider sur quels collègues faire porter les mesures de carte scolaire, soyons solidaires. Refusons massivement les heures supplémentaires non-réglementaires, n’allons pas négocier en conseil pédagogique ou dans les bureaux pour faire la sale besogne. Prouvons à notre Ministre que nous n’avons aucune confiance dans son école de la mise en concurrence et du tri social. Qui pourrait avoir confiance dans un système qui met 35 élèves de première dans la même classe pour apprendre une langue vivante ? Oui, la souffrance au travail va augmenter et les arrêts maladies inévitablement se multiplier, mais les plus à plaindre seront encore les élèves, à qui on demande de se choisir un avenir quand ils ont l’âge d’expérimenter, d’apprendre, de découvrir, bref de faire un pas vers l’émancipation.

L’école de la confiance ? Merci de nous faire savoir, Monsieur le Ministre, s’il nous faut en rire ou en pleurer.