Communiqué de SUD ÉDUCATION RÉUNION sur « l’affaire » du stage antiraciste organisé par SUD ÉDUCATION 93.

par sudeduc974

Le 21 novembre, devant la représentation nationale, M. Blanquer dénonçait le contenu d’un stage syndical organisé par SUD ÉDUCATION 93, au motif qu’y sont prévus des ateliers en non-mixité ; il annonçait par ailleurs son intention de porter plainte pour diffamation contre le syndicat, car celui-ci dénonce le « racisme d’État ». Avec SUD ÉDUCATION, l’antiracisme perdrait le nord, ouvrant la voie au « racisme anti-blancs » et à la ségrégation communautariste. Ces accusations tiennent-elles debout ?

On peut certes discuter le choix, au sein d’un stage syndical (ouvert à tou-te-s, rappelons-le !), d’ateliers « non-mixtes » (c’est-à-dire circonscrits à des victimes du racisme), temporaires et non excluants, et ce, dans le but de libérer la parole. Mais l’assimilation de ces ateliers à une forme de ségrégation est une provocation éhontée, dont le but est de décrédibiliser un syndicat qui a toujours lutté contre le racisme. Cette interprétation, véhiculée notamment par des groupuscules ouvertement racistes, avant d’être reprise par M. Blanquer, n’est pas seulement absurde pour qui connaît SUD ÉDUCATION : elle est calomnieuse et totalement inadmissible.

On peut bien sûr ne pas partager l’affirmation d’un « racisme d’État » : comme tout concept issu des sciences sociales, celui-ci a vocation à être discuté et critiqué ; mais ce n’est pas en attaquant en justice une organisation syndicale qui dénonce le « racisme d’État » qu’on fera disparaître la réalité des inégalités et des discriminations instituées et aggravées par des décisions politiques et des pratiques institutionnelles ! La plainte déposée par M. Blanquer est inacceptable, car, en prétendant définir un outillage conceptuel politiquement correct, elle porte gravement atteinte à la liberté syndicale.

SUD ÉDUCATION RÉUNION apporte tout son soutien à SUD ÉDUCATION 93 face au déferlement d’insultes, de menaces et de violences dont ses militants font l’objet depuis la regrettable intervention de M. Blanquer à l’Assemblée nationale, et exige le retrait de la plainte déposée à l’encontre de SUD ÉDUCATION 93.