Interprofessionnel, chômage et flexibilité : lutter tous ensemble

par sudeduc974

Pour en finir avec l’isolement et le corporatisme

A la création de SUD Education, les adhérents ont décidé de rompre avec le syndicalisme traditionnel dans l’Education nationale, son « autonomie » qui l’a isolé de la problématique de l’ensemble des travailleurs, et sa logique corporatiste qui imprègne jusqu’aux sphères les plus combatives.

Dans la Fonction publique, et l’Education nationale en particulier, les assemblées syndicales n’ayant jamais eu à traiter de « plans de licenciements », de « dégraissages », la conscience syndicale liée à la question du chômage y est vécue comme un élément extérieur, et le syndicalisme de l’Education nationale est apparu incapable d’apprécier le chômage et la précarité comme phénomènes de masse se développant dans son secteur d’intervention. Ceci peut expliquer la traditionnelle passivité du milieu enseignant face à l’explosion de la précarité : maintien du recrutement de nouveaux CES et MA, embauche massive d’emplois jeunes et de vacataires, sous-traitance sur la base de CDI, voire CDD et contrats d’intérim.

Face à la logique libérale qui veut dresser les travailleurs les uns contre les autres, français contre immigrés, fonctionnaires contre salariés du privé, Rmistes et chômeurs contre salariés, paysans contre citadins...une priorité : l’unité. SUD Education tissera les liens interprofessionnels et recherchera les convergences avec les travailleurs du public comme du privé, privés d’emploi ou pas. C’est le sens de la participation de SUD Education à l’Union syndicale Groupe des dix.

Lutter contre la précarité

Mobilité et flexibilité sont devenues les nouvelles règles d’or de la productivité du travail, et faute de s’organiser à l’intérieur des entreprises sous le contrôle des salariés, elles conduisent à la précarité de l’emploi, à la fragilisation des acquis sociaux (rebaptisés pour l’occasion : rigidité) et des existences individuelles. Ces modifications ne pouvaient pas rester aux portes de la Fonction publique. Tous les rapports de l’OCDE viennent stigmatiser le retard de la France en matière de flexibilité dans le secteur public. La logique qui prévaut aujourd’hui est bien celle de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes, avec à la clef le cassage-contournement du statut du fonctionnaire. L’exemple des Télécoms avec la juxtaposition de « travailleurs publics » et de « travailleurs privés » est éclairant sur un avenir possible pour l’ensemble des Fonctions publiques. La généralisation de l’insécurité salariale qui découle de cette logique libérale touche l’ensemble du secteur public et l’Education nationale n’est pas épargnée.

SUD Education revendique et se bat pour le droit au travail pour toutes et tous, pour la garantie de l’emploi, pour la protection statutaire et le droit à la retraite. C’est pourquoi nous refusons le recrutement de tout précaire sans garantie d’emploi ni de statut : nous nous opposons à l’embauche de CES, nous condamnons résolument le dispositif emploi-jeunes de la loi Aubry. Nous voulons agir pour la création d’emplois budgétaires et statutaires.

SUD Education exige la titularisation immédiate et sans condition - ni concours, ni discrimination de nationalité - de tous les actuels non-titulaires enseignants, ATOSS et IATOS de l’Education nationale. Cela implique l’abrogation de la loi Perben et des dispositions qui, actuellement, interdisent certains accès de la Fonction publique, (1 er et 2 e degré par exemple) pour les non-titulaires étrangers.